43.1 Halle Aux Grains. Le Garçon Au Labrador.
Dans la nuit entre le samedi 30 juin et le dimanche 1er juillet 2001
dans le lit de Nico
La peau mate, douce, chaude du beau brun
sa plastique parfaite
le relief magique de ses pecs bombés
le parfum envoûtant, un mélange de déo, de gel douche et de transpiration légère qui se dégage de son torse
son regard de braise
son attitude de macho tout entier focalisé sur son propre plaisir pendant quil baise
son corps ondulant sous le mouvement de ses coups de reins
la raideur de sa queue coulissant entre ses fesses
les expressions incontrôlées de son visage affichant les vagues successives de son plaisir de mec
La peau à peine un peu moins mate de Thibault
sa plastique imaginée, inventée, devinée au travers des confidences visuelles dévoilées par ce gendre de vêtements plutôt « bavards » au sujet de la beauté masculine que sont les t-shirts un peu ajustés
(oui, les t-shirts, si éloquents au sujet de la beauté dun torse masculin, bavards mais jamais assez
ou bien
juste assez, laissant place au plaisir de limagination)
son attitude de mec puissant mais doux quon lui imagine bien pendant lamour
son corps ondulant sous le mouvement des coups de reins
la raideur de sa queue coulissant entre ses fesses
les expressions incontrôlées de son visage affichant les vagues successives de son plaisir de mec
La peau basanée, quon devine, quon sait dune douceur extrême sur ce genre de gars bien typé
le fameux étalon pur sang arabe
sa plastique pas si difficile à détailler grâce à un t-shirt blanc bien trop moulant pour laisser beaucoup de place à limagination
cette plastique dont il reste quand même bien des choses à découvrir, la curiosité et le désir au paroxysme
le regard excessivement viril
son attitude de macho tout entier focalisé sur son propre plaisir pendant quil baise
une virilité imprégnée dun coté sauvage et conquérant qui nappartient quà ce genre de mec et quon devine débordante, inévitable
une virilité à laquelle, il le sait bien, il ne saurait pas sopposer, une virilité à laquelle il naurait aucun mal à se soumettre
son corps ondulant sous le mouvement des coups de reins
la raideur de sa queue coulissant entre ses fesses
les expressions incontrôlées de son visage affichant les vagues successives de son plaisir de mec
Au final, cette nuit là dans le lit de Nico sétait révélée bien mouvementée
et quimporte si son corps était seul sur son matelas 140 cm
son esprit ne létait pas
à partir du moment où il avait éteint la lumière et quil sétait calé sous les draps, ces trois fantasmes avaient été appelé (in)volontairement à la rescousse pour pimenter une nouvelle branlette épique
ce plaisir solitaire qui, certes, ne remplace pas celui de mélanger son corps et son désir avec ceux dun bogoss bien chaud, mais qui permet quand même de calmer lesprit et de détendre le corps pour trouver plus rapidement le sommeil
Oui, pour Nico le sommeil était venu rapidement après la jouissance rapidement amenée par la présence à ses cotés des ces trois beaux fantasmes, de ces trois déclinaisons du charme masculin toutes plus sensuelle les unes que les autres
le sommeil était venu mais ce nest pas pour autant que ces fantasmes étaient partis
ils étaient restés là à flotter autour de lui, comme des fantômes, pour hanter son sommeil au travers de la porte du rêve
Et voilà que, dans les rêves qui avaient peuplé sa nuit, les trois fantasmes, les trois étalons, les deux français et le pur sang arabe, étaient revenus à la charge, se présentant devant lui dans les meilleures dispositions qui soient, leurs corps se mêlant au sien et se mêlant entre eux suivant lordre et la logique qui devaient paraître les bons au Nico rêveur
Oui, Nico était seul dans son lit, mais pas du tout dans ses rêves
ce fut une nuit bien animée dans son lit, dans ses draps
des draps que le matin suivant se souviendront de bien des choses
Précédemment dans 50 nuances de la vie de Nico : une rencontre fortuite avec un labranoir et son maître après une épreuve du bac avait mis un peu de baume au cur et amené un peu de tendresse dans la vie de Nico ; à la suite du débordement deffusions de lanimal, un verre avait été proposé et accepté dans lappartement dun charmant Stéphane ; dans le quartier de la Halle au Grains, des câlins avaient été échangés
Nico avait vécu le premier orgasme de sa vie provoqué par la main dun autre garçon
la fin du bac dans les chiottes du lycée avec une baise dégradante avec Jérém avait poussé Nico à sisoler à Gruissan avec Elodie pendant plusieurs jours
pendant ce séjour Nico avait souvent pensé à ce garçon qui en une seule rencontre lavait tant marqué, ce garçon qui lavait touché mais qui, hélas, allait partir en Suisse dans très peu de temps
A la piscine Nakache, Stéphane avait fait son apparition de façon inattendue provoquant chez Jérémie une jalousie tout aussi inattendue
Le soir même, un sms avait été envoyé depuis le quartier St Michel pour proposer un rendez vous
rendez vous qui avait été confirmé depuis le quartier de la Halle aux Grains pour le lendemain soir
Mais voilà que le lendemain soir, une demie heure avant ce rendez vous, un sms impromptu de la part du beau brun « Vien au vestiaire rugby tout desuite » avait provoqué lannulation du rendez vous de la Halle aux Grains
Une semaine sétait écoulée depuis, une semaine de belles surprises
Jérém embauché en tant que serveur rue de Metz, la découverte de Thibault et dune amitié possible, limpatience de retrouver le beau brun et le beau mécano lors de la soirée au KL le samedi soir
Une semaine pleine despoirs et terminée, hélas, avec une soirée pleine de mauvaises surprises, de déceptions, damertume
Une semaine bien remplie en somme, une semaine pendant lequel Nico navait pas trouvé ni le temps ni le courage de relancer ce charmant Stéphane
Heureusement Elodie, en quittant Nico après la rude soirée au KL, avait trouvé le moyen de mettre les points sur les « i »
« Mon cousin, taurais pas par hasard un 06 en attente de rendez-vous ? Je sais pas
genre un mec à qui tas posé un lapin en début de semaine et avec qui tu aurais envie de passer un bon moment pour te consoler ? ».
Lorsque je quitte Elodie après un nouveau câlin dans ses bras, ma montre indique 4h03. Jouvre la porte de la voiture et
je manque de me la prendre dans la figure en retour
putain de vent dautan qui sillonne toujours les rues de la ville rose
jarrive quand même à mextraire de lhabitacle et à souhaiter la bonne nuit à ma cousine.
Javance sur le trottoir, la tête saturée dimages, comme hébété, incapable de réfléchir. Cest tard et je tombe de fatigue. Les émotions de la soirée sont passées sur moi comme un rouleau compresseur. Je suis HS. Et rentrant chez moi, jai tout juste la force de me déshabiller et de me brosser les dents
je dois me faire un peu violence pour prendre une douche, mais cela simpose
jai limpression de puer partout lodeur du tabac froid et jai horreur de ça
je mets mes habits au sale
je ne supporte même pas leur présence dans ma chambre
lodeur de la boite est comme une cuite
on sy plonge sans la voir venir, mais quest ce que cest désagréable à posteriori
Une fois au lit, les images de la soirée remontent à mon esprit
cest ainsi que je commence à me branler en repensant à ce reubeu qui ma tant attiré et tant effrayé... limage de son t-shirt si blanc se mélangeant à celle dautres t-shirts, un orange, un autre gris
je me branle en imaginant, en fantasmant sur la nudité de ce beau reubeu, sur sa sexualité, sur ses envies, sur ses besoins, sur ses possibles attitudes au lit avec moi, sur ma soumission totale à sa virilité
sur le coté dominant que je lui imagine
ce qui ne mempêche pas, au même temps, de repenser à limage du beau et con Jérém en haut de lestrade devant la piste de danse, à son attitude de mec conquérant, à son insupportable beauté, à son irrésistible effronterie, à son charme hors normes ; de repenser au physique musclé, à la gentillesse et au charme ravageur du beau Thibault
et de revivre le départ de la boite des « quatre fantastiques », dimaginer les deux coéquipiers en train de baiser côte à côte, la nuit durant
Certes, les images excitantes ne manquent pas, elles sont si nombreuses quelles se bousculent dans ma tête
je suis tellement épuisé que je tombe comme une pierre un instant après avoir joui dans mes draps
Je mendors vers 4h25 pour me réveiller un peu plus tard ce matin là, à laube de 10h15.
Je suis tellement mal que je nai vraiment pas envie de quitter les draps
jai envie de disparaître sous terre, de disparaître de la vue de tout le monde
de disparaître à jamais
je me cache entièrement sous ma couette, en boule, je cherche le noir
Je ne sais pas quelle va être la suite des événements
vais-je revoir Jérém ? Et Thibault ? Comment les retrouver après ce qui vient de se passer ? Ai-je seulement envie de les retrouver ? De toute façon il y a la question du départ de Jérém à la rentrée
ça de toute façon cest réglé
maintenant ou dans deux mois, on sera à des centaines, voire à des milliers de bornes de distance lun de lautre...
Alors, quoi faire de lavis de ma cousine qui pense que je perds mon temps avec Jérém mais qui me conseille daccepter malgré tout lamitié de Thibault si je veux avoir une chance de prolonger un peu ma relation avec le beau brun
mais à quoi bon ? A quoi bon me donner tant de mal pour lui, à quoi bon tenter de garder une relation si cest pour me faire traiter de cette façon ? « Vas donc te branler aux chiottes, ce soir je nai pas envie de te baiser »
quest-ce quils brûlent au fond de moi ces mots
à chaque fois que jy pense, cest comme une blessure ouverte sur laquelle on jetterait du sel
et comme jy pense en continu, ça brûle en continu
petit con de petit con, va
après mavoir baisé comme un malade à la piscine et au vestiaire de rugby en début de semaine, après que je me sois dévoué à lui offrir un plaisir de plus en plus puissant, voilà comment je me fais traiter
jamais je ne comprendrai ce con de mec !
Je suis tellement déçu et amer que jai envie de tout envoyer chier, de profiter de la fin du lycée et du début de ma nouvelle vie détudiant bordelais pour faire table rase de tout ça, pour tourner la page et essayer de vivre ma vie autrement
jen ai marre de toute cette souffrance, de ces petits, immenses moments de bonheurs physique noyés dans tant de peine, dhumiliation et de frustration
Ce matin là jai envie de tout envoyer valser
plus rien ne me semble bon pour moi, à part, peut-être, la « question » Stéphane
oui
Stéphane
lorsque enfin je me détache de mes pensées douloureuses et que je songe à lui, cest comme si un rayon de soleil venait illuminer une journée bien grise
lui, pour le coup, jai vraiment envie de le revoir
il y a juste un petit problème
comment reprendre contact après avoir annulé un rendez vous à la toute dernière minute et lavoir laissé une semaine sans donner de mes nouvelles ? Certes, lui non plus il ne men a pas données
il doit men vouloir
et il aurait raison de men vouloir
ou alors il attend que je me manifeste
jai honte
jaurais du le relancer pendant la semaine
quel goujat je fais
le rayon de soleil semble se cacher devant un nouveau nuage soudainement apparu dans mon ciel intérieur
je sens que je ne vais pas oser
Jatt mon portable sur la table de nuit, jai envie de textoter un peu avec Elodie et lui demander conseil.
Mais contre toute attente, ce matin là je naurais pas besoin delle pour trouver réponse à ma question. Lécran de mon portable affiche licône dun sms non lu. Le message date de la veille, à 20h26
mon portable étant resté à la maison pendant ma soirée et ignoré à mon retour dans la nuit, je ny ai pas fait attention avant
« Je suis libre ce dimanche. Tu peux passer si ça te dit. ».
Stéphane
ooohhh
je suis touché
il est trop gentil ce mec
alors il nest pas fâché
et non seulement ce message me fait comprendre quil ne men veut pas, mais quil a carrément envie de me voir. Je suis soulagé. Je suis heureux. Jai envie dêtre avec lui, de passer un bon moment. De revoir Gabin. De me sentir bien chez lui, avec lui.
« Et comment ! » ce sera ma réponse enjouée.
Lui : « ;-) 14h chez moi ? ».
Moi : « Parfait. Merci. A tout ».
Lui : « A tout ».
Oui, ce matin là jai enfin quelque chose de positif auquel maccrocher, un rayon de soleil destiné à chasser de façon durable la chape de nuages jusquà là amoncelés dans mon ciel intérieur : je sais que cet après-midi là je vais revoir Stéphane
lidée de ce rendez vous me calme, mapaise, me rend tout guilleret
mon esprit est tellement occupé à imaginer ce bonheur proche, que jarrête de penser à la déception de cette nuit, à cette humiliation si cuisante
je me lève en balançant mes draps et ma couette, je reprends une douche, je descends prendre un café et je remonte brancher mon casque pour écouter à fond les treize titres de pur bonheur que composent lalbum Ray of light
je monte le son à fond, tout en surfant sur Internet à la recherche de photos et de commentaires sur les dernières date du Drowned World Tour
le 12 juillet approche et je mimpatiente
Assis devant mon ordi, je suis partagé entre deux envies, comme chaque fois que je suis confronté à quelque chose que jattends avec impatience : un livre, un film, un événement que jai une irrésistible envie de lire, de voir, de vivre
le désir, lattente sont tellement bons, aussi bons que lévénement lui-même que je suis à chaque fois partagé entre lenvie de lire, dy aller, dy être tout de suite et lenvie de faire durer le plaisir de lattente, la surprise, de repousser la découverte le plus longtemps possible
Hélas pour un concert je nai pas grand pouvoir de faire durer lattente, car si Madonna a dit quelle est libre le 12, il faut y aller le même soir quelle de préférence
on ne pose un lapin à Madonna
elle ne saurait pas quoi en faire, elle est végétarienne
à contrario, si Madonna nous met deux heures de retard dans le pif en nous abandonnant à un DJ à la con qui ne passe même pas ses chansons, on ne lui en veut même pas
car lattente cest déjà du Madonna
non, cette attente nest pas pénible, au contraire elle permet de savourer ce temps qui précède le moment où elle sera enfin au milieu de son public et à ne pas penser que ce moment sera trop court et que la fin du spectacle arrivera forcement trop vite
To have and not to hold, Little star et Mer Girl senchaînent pour mon plus grand bonheur
la musique sarrête
il est tout juste 11h40, il me faut occuper mon temps jusquau déjeuner
jai le temps découter un autre cd
quelle grande invention ces mp3
même plus besoin dattr un cd pour changer de cd
jouvre un nouvel dossier et je balance lalbum Music à toute puissance
la chanson Music et un pur bonheur, Impressive instant est mon coup de cur
Jai du mal à tenir en place à lapproche de mon rendez vous
cest un peu la même sensation que pour le concert de Madonna
ainsi, si le compte à rebours a commencé dans ma tête, si je suis tout excité à lidée dy être, à bien regarder les choses lattente nest pas pénible, au contraire elle permet de savourer ce temps qui précède le moment où je serai chez Stéphane, et à ne pas penser que ce moment sera trop court et que la fin de notre rencontre arrivera forcement trop vite
Lheure du déjeuner arrive enfin et ma mère fait irruption dans ma chambre, après mavoir visiblement appelé plusieurs fois en vain à cause de mon casque et du volume complètement délirant de la musique que mon ordi lui envoie
elle mengueule sur les premières notes dAmerican Pie
cette magnifique reprise de Madonna qui na pour autant pas sa place sur un opus aussi à part que Music
« Jarrive maman » je lui balance, bien décidé a arriver à la fin du bonheur sonore que constitue par ailleurs cette chanson
Trois minutes plus tard je descends
un grand saladier avec des spaghettis à la sauce tomate trône au milieu de la table
je mange en vitesse, en essayant de jongler entre les questions typiques du dimanche midi
« Tes rentré à quelle heure ? », « Vous étiez ou ? », « Tas bu ? »
jarrive quand même à placer linfo qui me tient à cur, à savoir que laprès-midi même je vais sortir à nouveau
ce qui entraînera des réflexions de la part de ma mère sur mes sorties excessives
Elle me saoule mais je me fous un peu de ses remontrances
oui, je sors beaucoup, mais en même temps jai le droit, le bac est fini
Une demi heure plus tard je suis de retour dans ma chambre, mon terrier
je mallonge sur le lit et jessaie de respirer à fond pour me calmer
lheure du rendez vous avec Stéphane approche et je suis un peu inquiet de comment vont se faire ces retrouvailles
jai envie de passer un bon moment, jai envie doublier tout ce qui sest passé la veille
je ne veux surtout pas lui parler encore de Jérém, je veux plutôt en savoir un peu plus sur lui, jai envie de mévader
Je me demande de quoi on va parler
je me suis toujours trouvé inintéressant, et je nai jamais su de quoi causer aux gens, et encore moins aux garçons qui me plaisent
sous cet aspect, il faut admettre que Jérém métait dun grand secours
pas de discussions avec lui, que de la baise
Mais Stéphane nest pas du tout pareil
il aime discuter
il aime me faire parler
je sais que notre petite relation na pas davenir car il part à mille bornes dans quelques jours à peine
mais nempêche, je nai pas pour autant envie de passer pour un grand couillon qui na pas de conversation mis à part ses peines de cur ridicules
Je me demande si en arrivant on va se faire des câlins direct, sil va avoir envie de coucher tout de suite, sil a envie et si jai envie daller plus loin que la première fois
13h25
il faut mhabiller, me faire beau autant que cela se peut, il faut y aller
à 13h50 je suis dans la rue après avoir précisé à mes parents que jallais voir Dimitri
tiens, je me demande bien où il est passé celui là après que je lui ai montré tout mon intérêt pour sa conversation en lui tournant carrément le dos au KL
je me demande ce quil a bien pu penser de moi, avant de se tirer sans un mot
je me demande sil sest rendu compte de mon manège, sil sest rendu compte de mon regard ravi et aimanté, perdu devant les agissements dun super-mega-bogoss
mais peu importe, rien à cirer
tant pis si ça jase
je suis homo et un jour il faudra bien que cela se sache
de toute façon je vais partir à Bordeaux, je vais changer de vie
et damis
damis ou plutôt de connaissances
car ici à Toulouse, à part Elodie, je nai pas vraiment damis
Le vent dautan est toujours là, il commence à faire chier
je lui en veux pour ce quil ma apporté la veille
ce que je ne sais pas à ce moment là, cest quà lavenir il aura encore beaucoup de choses à me dire, des plus enchanteresses aux plus déchirantes
mais cet après midi là, le vent dautan ne semble avoir aucun message à me délivrer
javance tranquillement dans la rue direction le quartier de la Halle aux Grains, plutôt confiant daller passer un bon moment
Jarrive devant la porte de limmeuble et je sonne à linterphone.
« Salut, cest Nico
» jannonce.
« Ah
» je lentends plaisanter « je croyais que cétait Bono de U2
».
Hummmm un beau message subliminal au passage je trouve
.
Je ne peux pas me retenir de sourire. Surtout lorsque jentends en arrière plan sonore dans linterphone les « waf waf » puissants de mon pote le labranoir.
« Gabin a mal aux oreilles à cause de tes bêtises
» je lui réponds. Je lentends rigoler à son tour. Ça me fait drôlement plaisir dentendre sa voix et son rire charmant.
« Avance, toutes les portes sont ouvertes
».
En effet, la porte donnant sur la rue est ouverte, et la porte fenêtre de lautre coté du vestibule lest aussi
jai tout juste le temps de la refermer derrière moi que je vois débouler une masse noire remuant vigoureusement une queue bien touffue
Gabin maccueille les pattes grandes ouvertes
Je caresse le beau brun
un beau brun à quatre pattes
pour le coup il est debout sur deux pattes, les antérieurs posées sur mon t-shirt, le museau essayant daller le plus loin possible pour atteindre mes oreilles
il est comme moi, il adore les oreilles
je le caresse généreusement, son poil est trop doux, son affection trop touchante
« Gabin, au pied
» jentends Stéphane le réprimander. Trop tard. Mais quimporte. Cest trop mignon laffection dun labra.
Je me suis parfois fait la réflexion que sil me faut un mâle, il me faut carrément le mâle parfait
brun, musclé, puissant, fougueux, câlin, gentil, fidèle
à ce moment précis je me dis quen fait, ce nest pas un mec quil me faut, cest un labrador noir
Je finis par avancer vers le maître des lieux, malgré la fougue que Gabin met à accaparer mon attention.
« Bonjour
» je lui lance simplement.
« Salut » il me répond « Gabin a lair content de te voir
»
Je lui souris. Il est beau. Simplement habillé avec une chemisette bleu foncé, dun short marron de randonneur avec plein de poches doù dépassent des jambes poilues et plutôt musclées ; dune paire de baskets blanches ainsi que de son sourire charmant et bienveillant
je me fais la réflexion quil y a dans ce garçon quelque chose qui me renvoie à un autre gars pour quoi ja beaucoup destime et que jusquà la veille je trouvais charmant et attachant au delà du raisonnable
un certain Thibault
Dans le doute sur la tenue à avoir, je lui serre la main
je sens la prise ferme de la sienne et je vois son petit sourire souvrir dans un grand sourire
un geste inattendu et rapide de son bras mapproche soudainement de lui, nos torses se frottent, nos visages se frôlent
il me claque la bise et il me chuchote à loreille :
« Il ny a pas que Gabin qui est content de te voir
»
Je retrouve sa gentillesse. Limpression, la démonstration que ça lui fait plaisir de me revoir. Et toujours je retrouve avec bonheur laccent chantant des toulousains, cet accent qui sent bon le sud, les briques chaudes des immeubles de Toulouse en plein été, le vent dautan, le rugby. Jai limpression que ce gars est vraiment à limage de sa ville
chaleureux, accueillant, solaire
limpression quil est vraiment un du pays
cest mon ressenti, un ressenti qui, plus tard ce jour là, se révélera infondé, mais quimporte
« Moi aussi je suis content dêtre là
» je lui réponds.
« Ca a été laborieux
» il plaisante pendant quon franchit le seuil de lapart.
« Après le bac je me suis fait embarquer à Gruissan par ma cousine et quand on est revenus sur Toulouse elle ne ma pas lâché les baskets
» je tente dexpliquer ma dérobade pendant quil referme la porte derrière nous.
Je culpabilise quand même un max pour mon annulation du lundi.
« Désolé encore pour l'autre soir, je nétais pas bien
» jajoute en menfonçant avec regret dans un mensonge hélas nécessaire.
« C'est pas grave
si tu as annulé, cest que tu avais une bonne raison
et puis on nest pas mariés
nen parlons plus, limportant cest que tu sois là maintenant
» rigole-t-il.
Il est adorable. Je me contente de sourire, touché par ses mots.
« Tu veux boire un truc ? »
« Une bière blanche ? » je me lance.
« Je dois avoir ça
installe toi, jarrive ».
Pendant que Stéphane trifouille dans le frigo, je prends place dans le canapé devant la table basse. Gabin ne tarde pas à approcher, pour sasseoir en chien porte journaux, le dos lourdement appuyé contre ma jambe
la tête se relève, son regard cherche le mien
il veut des câlins
je ne résiste pas à son regard gentil, alors je lui en fais des câlins, je lui en fais un max, mes mains ne se lassent pas du contact super agréable avec son pelage doux, mes yeux ne se cessent de sattendrir devant sa demande inépuisable de câlins
je me dis que ce chien
on dirait moi, moi en permanence en demande de câlins
sauf que moi jen ai que très rarement, presque jamais, et le peu qui viennent sont toujours payés au prix fort
ce que je ne sais pas encore, cest que cet après midi là je vais en avoir des câlins, et bien au delà de mes espoirs
Stéphane revient avec deux bières blanches. Il sinstalle sur le canapé à coté de moi.
« Alors, t'as été à la mer ? »
« Oui, une semaine avec ma cousine... »
« Cest sympa Gruissan
»
« Jadore ce coin » je lui confirme.
« Ca a du te faire du bien après le stress du bac
» il relance, le regard illuminé dun petit sourire bienveillant.
« Oui, j'en avais plutôt besoin
» jadmets.
Evidemment, je m'abstiens de lui dire que le plus grand stress dans ma vie de jeune homme n'était pas le bac, mais un certain brun qui me parait si loin à l'heure qu'il est
Pendant que je lui raconte quelques anecdotes politiquement correctes de mon séjour à Gruissan, pendant que je lui parle de ma cousine, de nos déconnades, de nos balades interminables sur la plage, Stéphane sapproche petit à petit de moi et sa main droite se faufile dans mon dos, sous mon t-shirt.
Je suis surpris par le contact inattendu de sa main avec ma peau, surpris par son initiative, et pendant un instant mes mots marquent une pause
il me sourit, je lui souris, il continue ses caresses dans mon dos, je continue mon récit
Le contact de sa main dans le dos est super agréable
surtout lorsquelle finit par remonter dangereusement vers cette région hyper sensible et hyper sensuelle chez moi quest la zone comprise entre mes omoplates, la base de mon cou, larrière de mon cou et le coeur de cible, le bas de ma nuque
si sa main se pousse jusquà là, je ne vais plus être maître de mes actions
je sens la chaleur de sa main, la douceur de ses doigts, la caresse sur ma peau
je ressens des petits frissons picoter tout au long de ma colonne vertébrale
cest super bon ça
Jai du mal à réfléchir, à organiser mes mots, à les prononcer
je regarde vers la table basse, je suis perdu dans ce bonheur sensuel
sa main monte de plus en plus
je sens ses doigts franchir la frontière haute de mon dos, en direction de ma nuque où lessai va se transformer en feu dartifice
les frissons sont comme des étincelles qui crépitent partout sous ma peau
ma respiration se fait ample et profonde
cest bizarre comme sensation cette caresse est si apaisante
si réconfortante
je me sens vraiment bien
jai presque envie de pleurer
je me tourne vers lui, je croise son regard, il est vraiment super charmant, sans compter le fait que ses doigts me font un de ces effets
jai de plus en plus de mal à parler alors jécourte mon récit et je décide de le faire parler à ma place.
« Et toi, tas fait quoi ces deux dernières semaines ? »
« Je nai rien fait de spécial
» sera sa réponse pendant quil pose son verre sur la table basse «
mais je sais ce que jai souvent eu envie de faire
»
« C'est-à-dire ? »
Il sourit, gentil, adorable.
« C'est-à-dire
ça
»
Et sans plus attendre, il récupère le verre de ma main, il le pose sur la table basse à coté du sien, il sélance vers et il pose ses lèvres sur les miennes
une fois, deux fois, trois fois
tout doucement
mes lèvres souvrent, elles vont à leur tour à la rencontre des siennes
il me serre contre lui et il commence à me couvrir de baisers
sur mon front, sur mes joues, sur mes yeux, dans le creux de mon cou
ses mains se baladent lentement mais fermement dans mon dos
ses paumes parcourent ma peau et leur passage me donne des frissons de dingue
Quelques instants plus tard, me voilà allongé sur le canapé
Stéphane me regarde avec des yeux doux, adorables
il se penche sur moi, il membrasse à nouveau, ses mains se portent des deux cotés de mon cou, de mon visage, elles me caressent les cheveux, les oreilles, reviennent à la base de ma nuque
je suis comblé de bonheur, jai envie de pleurer de bonheur devant ce mec encore presque inconnu qui moffre tant de tendresse en quelques simples gestes, alors que jen suis indigne, alors que pas plus tard que le lundi précèdent je lui ai posé un lapin pour aller me faire baiser par un mec qui en vaut vraiment pas la peine
Je suis comblé de tendresse et ce câlin me fait un bien de fou, je suis au bord des larmes, jessaie de me retenir
je ny arrive pas, elles coulent sur mes joues
je suis touché, ému
car cette tendresse
cette tendresse cest tout ce que jai cherché depuis toujours sans jamais le trouver
cest tout ce que jai cherché et cest si bon
cest si naturel et si bon
alors quon me la toujours refusée, me traitant presque de dingue, comme si je demandais un truc carrément impossible ou tout bonnement stupide
Je savais bien que javais besoin de cela
je savais bien que ça me ferait du bien
devant tant de bonheur, le malheur et la déception de mêtre tant de fois fait jeter remonte en moi avec une virulence absolue
je pleure devant le bonheur que ce câlin mapporte, je pleure pour le bonheur de me sentir bien, à ma place, de ne pas devoir culpabiliser davoir besoin de cela, de chaleur humaine, daffection, de tendresse
je pleure, je me vide du malaise que jai cumulé jusquà là en prenant sur moi
Oui, sous la vibration déclenchée en moi par ce câlin, tout semble ressortir, mon cur se vide de ce malaise pour se remplir de ce bonheur nouveau
le bonheur de me dire que jai le droit de recevoir cette tendresse, que je suis normal, que je ne demande pas la lune
Quelque chose lâche en moi, comme un barrage qui reteint des larmes trop longtemps stockées
les tensions se relâchent, ça sort enfin, ça fait mal et ça fait bien à la fois
Sous ses caresses, je ressens tous mes muscles se décrisper, je prends des respirations de plus en plus profondes
si seulement javais su que ça se passerait ainsi, lundi dernier je naurais jamais annulé
que vaut le sexe quand il nest que baise, si jouissive soit-t-elle, comparé à ce bonheur simple, le bonheur de se trouver dans les bras dun garçon qui na pas peur de ce quil ressent, un garçon devant lequel on a na pas besoin de faire semblant, un garçon avec qui on peut être entièrement nous même
« Excuse moi
» je finis par lui chuchoter.
« Laisse toi aller
» ce seront ses seuls mots.
Stéphane est un mec en or. Il me laisse pleurer en silence, sans me demander dexplications. Il sait que jai besoin de ça, de recevoir ses caresses, de me laisser aller. Que jai besoin de me détendre et dêtre mis en confiance. Il finit par sallonger à son tour sur le bord du canapé, par se blottir contre moi, par me serrer dans ses bras et poser un petit chapelet de bisous légers dans le cou
la chaleur de son corps et lodeur de sa peau, de son gel douche, mapaisent et me font sentir bien
sacré Stéphane
ça cest un mec
un mec qui sassume et qui me fait sentir bien !
Entre temps, un événement inattendu sest produit : Gabin est monté sur le canapé et sest installé entre nos jambes. Ce qui a le pouvoir de mattendrir et de me faire rire. Sous leffet du contact rassurant de létreinte des bras du maître et écrasé par le poids affectueux du labra, je finis par me calmer et par essuyer mes larmes
Stéphane se rends compte que ça va mieux et me relance avec une blague :
« Je vais toffrir un chiot labrador
ça cest un véritable anti-dépresseur
ces chiens ce sont des clowns
»
Je rigole à mon tour, faisant des câlins au noiraud.
Stéphane se lève et jen fais de même, obligeant le labra à descendre à son tour du canapé. Je me sens gêné pour ce qui vient de se passer
pleurer dans les bras dun mec au deuxième rancard
ça fait pauvre mec, non ? Je ne sais pas quelle opinion il doit désormais avoir de moi
et jai peur de le découvrir
jai peur de lavoir déçu, saoulé
jai peur davoir foiré cette belle journée
qui aurait envie daller plus loin avec un cas soc pareil ?
Je cherche dans ma tête quelque chose de drôle à dire pour faire oublier mon moment de faiblesse, pour me tirer de lembrasser de cet instant mais je ne trouve rien
heureusement pour moi, le charmant Stéphane se chargera de cela
« Dis
» me lance-t-il en me rendant mon verre de coca à peine entamé « ça te dirait une petite balade ? Il fait si beau cet après midi, il me semble quil faudrait en profiter... ».
« Pourquoi pas
» je réponds trop heureux quil envisage de passer du temps avec moi, même si lidée daller me balader quelque part où lon croiserait forcement des gens, alors que mon visage doit encore être marqué par le passage de mes larmes, menchante moyen. De plus, je ressens une fatigue montante engourdir mes membres, une fatigue due au nombre dheures de sommeil largement insuffisant de la nuit précédente ainsi quà cette brusque et intense montée démotions.
Je viens tout juste de terminer ma réplique et déjà je me dis que jaurais quand même pu me montrer un peu plus enthousiaste
dautant plus que cest vrai,il fait beau, et il ny a rien de mieux que marcher un peu pour se changer les idées.
« J'ai envie d'aller faire un tour au jardin des Plantes... » mexplique-t-il.
Jai un très bon souvenir de ce lieu, même si ça fait un bail que je n'y ai pas mis les pieds... dans mon souvenir d, ce lieu est un petit Paradis en plein milieu de la ville
je me souviens y être allé avec mes grands parents, plus rarement avec mes parents... je me souviens des canards flottant sur les plans d'eau, des paons en liberté appelant sans cesse Léon... je me souviens des grands arbres, des pelouses, des fleurs, de la musique joué par des musiciens de rue...
A ce moment précis, je trouve que ce Stéphane est définitivement un garçon plein de bonnes idées.
« Ca roule pour moi
» je consens, soudainement emballé par lidée de cette petite balade «
ça me fera plaisir d'y retourner, depuis le temps
»
« Gabin va être content de gambader... » rajoute Stéphane.
Gabin en laisse, sagement au pied de son maître, nous voilà marchant dans la rue des Potiers direction le Grand Rond... car il est usage, pour accéder au Jardin des Plantes, de passer par le Grand Rond, ce grand espace vert posé au milieu de la ville, ce jardin comme tombé du ciel qui surprend le visiteur à chaque coup, comme un avant goût de ce jardin enchanteur que nous allons visiter.
Oui, à l'entrée sud du centre ville de Toulouse, se trouve un énorme rond point rempli de verdure, clôturé par une enceinte en fer battu style XIX comme le domaine d'une grande demeure... c'est un oasis de verdure, de calme et de beauté protégé qui se retrouve aujourdhui placée à l'intersection de quelques uns des axes principaux de la ville.
Nous y arrivons par l'entrée nord, et nous nous engageons dans l'allée en passant entre les deux statues de Rouillard, posées en vis-à-vis, d'une part la chienne enchaînée avec ses chiots, en face, le loup avec un des chiots affolés qu'il vient de lui voler... sur notre gauche le kiosque à musique, en face, au milieu du jardin, le fameux jet d'eau du Grand Rond...
A chaque fois quon en franchit les grilles, ça fait une drôle de sensation... on vient de traverser des passages piétons régis par des feux de ville, les voitures viennent de recommencer à circuler dans notre dos dès quon a atteint le trottoir den face
Et hop, on rentre dans le Grand Rond et on a l'impression de changer de dimension... à lextérieur cest la ville, le rush, la course contre la montre
alors que dans l'enceinte, c'est le calme, la détente... tout autour, au delà des grilles la ville gouille de sa circulation qui tourne tourne tourne autour de ce Grand Rond comme des abeilles autour d'une tête de tournesol, alors quà l'intérieur, même si le bruit des voitures arrive à se faufiler, on a l'impression que le temps tourne au ralenti, on a limpression d'être en vacances...
Il fait vraiment bon en ce dimanche de début d'été et c'est agréable de se balader avec Stéphane... car non seulement ce garçon est très charmant, mais en plus il est très intéressant, intarissable sur l'histoire de la ville, qu'il semble connaître par coeur... c'est ainsi que j'apprends que le Grand Rond est en effet un jardin public crée en plein milieu du XVIII siècle, que son surnom de Boulingrin vient de l'anglais Bowling-green en référence aux pelouses sur lesquelles les Toulousains venaient jouer au jeu de boules à lépoque
quaprès la Révolution, le lieu fut baptisé « Grand Rond » à la suite dune course hippique...
Vraiment ce Stéphane
plus je le regarde, plus je le côtoie, plus je dois admettre qu'il me fait vraiment envie... c'est un garçon tellement simple et nature, tellement radieux que j'ai l'impression que avec lui tout doit être simple et plaisant... je me surprends à le regarder avec une très forte envie de me retrouver dans ses bras, de nous échanger des câlins et de nous donner du plaisir...
Notre balade se poursuit sous le soleil, j'ai l'impression que le vent d'autan s'est enfin un peu calmé.
Gabin, quant à lui, est vraiment d'une sagesse irréprochable. Il ne bouge même pas une oreille lorsque on croise d'autres chiens. Bon, à part une petite « saloperie » de Jack Russel qui lui gueulera dessus sans raison, attaque auquel le labranoir ripostera avec un "boup", un seul, mais tellement puissant que le petit morveux n'osera pas surenchérir...
On arrive devant laccès de la passerelle métallique qui conduit au Jardin des Plantes en surplombant les trois voies qui tournent autour du Grand Rond... nous lempruntons et je remarque que la circulation est plutôt calme en ce dimanche de début dété... car si les habitants de la ville rose sont de sortie, il le sont davantage à pied qu'en bagnole...
Nous voilà donc au Jardin des Plantes. Cest vraiment plaisant davoir en plein centre ville des lieux comme celui-ci, un poumon vert avec ses allées bordées de grands arbres superbes, pour certains plusieurs fois centenaires, capables doffrir de lombre et de la fraîcheur aux allées sillonnées par les toulousains...
Ce lieu est une vraie bulle au milieu de la ville, un véritable plaisir pour les yeux ; avec ses points deau où des canard colvert, des oies et des cygnes flottent sans prêter attention aux nombreux visiteurs, ni même aux cris des s... avec ses petits sentiers en terre battue pour se balader à l'ombre, ses petits ponts, une jolie cascade ; avec ses pelouses, de grandes surfaces vertes en plein soleil ou ombragées où les visiteurs se prélassent, discutent, picorent, rigolent, lisent, font la sieste, jouent de la musique, profitent, aussi bien seuls quen famille, en charmante compagnie ou entre amis, de cet avant goût de grandes vacances...
Des vrais poneys pour de petites balades pour les s, des manéges pour occuper les plus jeunes tout en étant en contact avec la nature, un petit train, des musiciens de rue, un vendeur ambulant de glaces et de crêpes... un muséum, des serres, un resto sympa
et pile comme dans mon souvenir d, des paons évoluant en toute liberté que l'on entend de loin bien avant de les voir surgir de nulle part et se mettre soudainement à appeler le pote Léon
tout ça cest le Jardin des Plantes à Toulouse
de quoi bien occuper un bel après midi de début dété, surtout quand on est, comme je le suis, en charmante compagnie
Quand je repense à ce dimanche de calme et de détente, quand je revois dans mes souvenirs tous ces gens qui profitaient du petit bonheur de cet après-midi ensoleillé, je suis triste de me dire quils étaient à des années lumière dimaginer quà la fin de cet été là deux événements majeurs et inattendus, lun très lointain mais avec un retentissement mondial, un autre à léchelle bien plus locale, mais dune gravité dévastatrice, allaient bousculer les vies de tout un chacun
quen lespace de quelques heures, le monde que nous connaissions allait nous apparaître sous un tout nouveau jour.
Hélas, la vie est ainsi faite
il faut profiter de chaque instant de bonheur, comme si cétait le dernier
il faut profiter, sans penser à demain
il faut vivre, vivre tant quil en est temps
On marche depuis un bon petit moment et on a presque fait le tour du Jardin.
« Mes parents mamenaient souvent ici quand jétais
» me raconte Stéphane.
« Moi cétait mes grands-parents, mes parents ont toujours été très occupés par le taf
»
« Peut-être que lon sest déjà croisés ici, alors
»
« Peut-être bien
»
« On rentre ? » me propose Stéphane avec un sourire adorable.
« On rentre
» je lui confirme.
Un quart dheure plus tard nous sommes à lapart. Je passe la porte et javance doucement vers le séjour
je me sens attiré vers cette pièce accueillante
je ne sais pas trop comment lexpliquer mais je me sens bien dans son apart, je trouve que tout est plaisant, lagencement des lieux, les couleurs, lempreinte olfactive, ce léger parfum de cuisine qui flotte dans lair, la présence dun garçon doux et rassurant, les pas cadencés dun labrador noir qui se précipite pour boire bruyamment dans sa gamelle deau; oui, à limage de ses deux habitants, ce lieu est pour moi une oasis de bonheur qui me permet darrêter de penser à ce beau brun, Celui-dont-je-n-ai-même-plus-envie-de-prononcer-le-nom
Jentends Stéphane fermer la porte dentrée juste derrière nous. Je nai pas arrêté davancer et je suis presque arrivé dans le séjour
soudainement je sens les pas précipités non pas de Gabin mais de Stéphane dans mon dos. Je sais ce qui va se passer
je sais que Stéphane a des beaux projets pour la suite
jai hâte de les découvrir, mais une fois de plus je savoure également cette petite attente
Cest sciemment que je choisis de ne pas me retourner, de continuer à avancer tout doucement en attendant de me faire rattr
jai envie dêtre surpris, jai envie quil me montre ce dont il a envie
En un instant il ma rejoint
je sens ses deux mains se poser délicatement sur mes épaules ; je sens sa bouche se poser sur mon cou, dans le creux de mon cou, ses lèvres caresser ma peau et y poser un petit chapelet de bisous légers
je sens ses mains descendre et soulever mon t-shirt
sans vraiment me rendre compte comment, je me retrouve torse nu
je sens ses mains se poser à nouveau sur mes épaules, amorcer un double geste coordonné destiné à me faire pivoter
Je cède à son invitation silencieuse
on est face à face
nos regards se croisent
le sien est clair, gentil, ses yeux noisette sont doux, on dirait ceux de Gabin qui nous regarde assis sur ses pattes arrière, lair intrigué
je me dis quun mec qui possède un labrador si mignon ne peut pas être mauvais
dailleurs, je crois que tout le monde devrait une fois dans sa vie faire lexpérience de côtoyer un labrador pour comprendre ce quest la tendresse, la douceur, et un regard aimant
Je me sens vraiment bien avec ce garçon
je nai aucune crainte, je sens, je sais que je peux lui faire confiance, je sais que je vais passer un bon moment
je me sens à laise, je sais que je peux enfin être moi-même et que cela ne va pas me retomber dessus, que ça ne va pas se terminer dans un rejet et une humiliation
Je le regarde, il me fait de plus en plus envie ce mec
plus je le découvre, plus je me sens violemment attiré par lui, je le trouve incroyablement, infiniment séduisant
cest une attitude qui transpire de chacune de ses fibres, un ensemble de choses qui vont de son regard charmant à sa peau douce
séduisant c'est un détail, comme une barbe bien taillée
séduisant cest le triangle de peau de deux boutons ouverts d'une chemise qui donne envie de découvrir davantage, d'aller plus loin avec les yeux, les lèvres, les doigts
Quand je pense que la première fois que je lavais vu je lavais trouvé « joufflu »
définitivement, il est des beautés qui ne se révèlent pas entièrement au premier regard, des beautés qui ont besoin dun petit laps de temps pour nous apprivoiser, pour faire que lil, enfin captivé, shabitue et sattache à ceux quon a dabord pris pour des petits défauts et qui se révèlent au final être des détails charmants qui font quon est conquis petit à petit et inexorablement
Et là, devant ce garçon attentionné, me voilà conquis, vraiment conquis
Cette fois-ci cest moi qui lembrasse
mon cou avance tout seul et mes lèvres se collent aux siennes
nos langues se mélangent
ses mains se sont animées pour déboutonner sa chemise
mes mains saniment à leur tour, jai envie de la lui défaire moi-même
dès que nos doigts se rencontrent, ses mains de retirent, laissent place aux miennes
sa chemisette est vite ouverte
et vite tombée
Oui, ce gars est définitivement, terriblement séduisant
séduisant cest aussi un torse finement mais régulièrement velu sur une peau légèrement mate, un torse doux et agréable au toucher, que ce soit au toucher de mes lèvres, de mes doigts ou de mon torse encore pratiquement imberbe
Stéphane revient vers mes lèvres, nous sommes tous les deux torse nu, difficile, impossible de résister à la tentation de coller nos torses lun contre lautre
jai trop envie de le serrer contre moi, de sentir la chaleur de sa peau contre la mienne
dès que nos bras se mélangent dans nos dos pour serrer nos corps lun contre lautre, dès que nos peaux se touchent, dès que la chaleur de son corps irradie dans le mien, dès que la douceur du léger duvet de poils recouvrant son torse caresse le mien, dès que ses mains se baladent dans mon dos jusquà caresser mes cheveux à la base de la nuque, voilà, je me sens bien
très bien, trop bien, plus que bien
Je suis soudainement projeté dans un univers de bien être physique et mental
cest comme si tous mes muscles et mes tensions se relâchaient dun coup
je sens un frisson puissant parcourir mon corps
cest tellement géant, plus encore que tout à lheure sur le canapé, que jai à nouveau envie de pleurer
cette fois ci je me retiens de justesse
Il me serre très fort, alors que sa main na cesse de caresser la base de ma nuque
jadore, ce contact me fait un de ses effets
je ne peux même pas lexprimer
et ce qui me met dans cet état, ce qui menchante et me trouble à la fois, cest de recevoir autant de tendresse dun seul coup, me rendre compte que cela est normal et possible, alors que jen ai terriblement langui jusque là
Jai à la fois envie de continuer à lui faire des câlins tout doux et de partir dans des caresser un peu plus sensuelles
jai envie de lui donner du plaisir, de lui donner tout en douceur
je cherche sa ceinture, je commence à lui défaire tout doucement
« Viens, on va dans la chambre, on sera mieux
» me propose-t-il juste avant que je mattaque à sa braguette.
« Allonge-toi » minvite-t-il « jai envie de moccuper de toi dabord
».
Je le vois défaire sa braguette, se débarrasser de son short mais garder son beau boxer DIM orange et blanc. Cest beau aussi un beau mec avec juste un beau boxer sur lui
Il sapproche de moi
il vient membrasser à nouveau, longuement
lorsque ses lèvres quittent les miennes, cest pour descendre sur mon torse, pour membrasser doucement un peu partout
ses doigts parcourent ma peau, sa langue agace mes tétons, ses caresses, ses baisers parcourent lentement mon torse vers le bas
il arrive à mon nombril
il est à la lisière de lélastique de mon boxer qui dépasse légèrement de mon short sans ceinture
il commence à défaire la zip lentement
il ôte mon short
il laisse le boxer
il pose les lèvres sur le tissu fin
il commence à jouer avec mon gland gonflé à bloc, avec ma queue déjà raide et de plus en plus à létroit dans mon boxer
Cest une scène qui me procure une étrange sensation de déjà vu, mais que je vis sous un autre angle que celui auquel je suis habitué
de lautre coté non pas de la force (car que lon soit actif ou passif, lorsquon couche avec un garçon, on est forcement « du bon coté de la force ») mais « de lautre coté du bonheur », le bonheur masculin
car ce jour là je découvrirai avec bonheur quelque chose que javais déjà commencé à entrevoir lors de la première petite galipette avec Stéphane, à savoir quil existe tout un revers du plaisir auquel je suis habitué, celui ce faire jouir un beau garçon, et que ce revers est le plaisir de ce garçon, un plaisir que je vais le découvrir, je suis en mesure de prendre moi aussi
Ce jour là je vais découvrir quil nest écrit nulle part que je serai toujours un mec soumis à un mec dominant, un mec passif pour faire le bonheur dun mec actif, que je peux prendre mon pied juste avec ma queue et ressentir un plaisir « de mec » en regardant un garçon soccuper de moi, de ma queue
que je peux faire un peu mon
mon Jérém à moi, quoi
Lorsque je regarde Stéphane poser ses lèvres sur mon gland au travers du tissu fin, je ne sais pas encore que ce ne sera pas la dernière fois cet après midi là que jaurais cette sensation de déjà vu, mais « de lautre coté du bonheur »
oui, cette après midi là, tout un nouveau monde de jouissance me sera dévoilé, avec une nouvelle conscience de la jouissance masculine, une conscience encore plus puissante, encore plus brûlante, car non plus seulement basée sur le fantasme et sur des réactions observées mais enfin étayée par lexpérience, une expérience vécue à la première personne
ce jour là je commencerai à vraiment comprendre comment Celui-dont-on-ne-doit-pas
jouit, ce quil ressent dans son corps, dans sa queue, dans sa tête
Ce ne sera quun début, dautres garçons par la suite mapprendront sous différents angles ce quun alpha male ressent dans sa jouissance, dans sa fierté de male, devant un gars qui le fait jouir
lexpérience avec dautres garçons mapprendra bien de choses au sujet de lévolution, ou plutôt de la dégradation des rapports entre le beau brun et moi
Mais cela sera pour un autre jour
Pour linstant je suis avec Stéphane et il semble bien parti pour bien soccuper de moi
il excite ma queue bien raide encore emprisonnée dans le tissu élastique de mon boxer pendant quelques instants
je sais quil veut me faire un truc que personne ne ma jamais fait
je le sais car il le voulait déjà la dernière fois, si seulement je navais pas joui si vite dans sa main
il me tarde de savoir quelle sensation ça fait
à en croire au bonheur que cela semble procurer à mon beau brun, et si on se fie aux racontars des gars qui y ont goûté, ça doit être un truc de tonnerre
Stéphane fait glisser mon boxer au long de mes cuisses jusquà mes chevilles
me voilà complètement nu, la queue bien droite, devant un mec qui va me tailler la première pipe de ma vie
ses lèvres se posent doucement sur mon gland
déjà ce simple contact me fait vibrer
et lorsque sa langue commence à y glisser dessus, à sy enrouler, je ressens des frisson inconnus et puissant se propager dans mon ventre et dans tout mon corps
et lorsque mon gland disparaît à lintérieur de sa bouche pendant que sa langue saffaire à des choses bien plaisantes autour de mon sexe, jai limpression de menvoler
Jusquà là je savais que jadorais sucer un mec pour le voir prendre son pied
ce jour là je découvre que jaime également me faire sucer
et pas quun peu
de plus, Stéphane est vachement attentif
dès notre première rencontre il a décelé la sensibilité extrême de mes tétons
et il ne la pas oubliée depuis ! Ses doigts les caressent avec la bonne pression, la bonne cadence, ce qui a le don de démultiplier mon plaisir sexuel
cest tous simplement géant comme sensation
comme des feux dartifice qui se croisent, se combinent, se donnent réciproquement de lampleur
ce nest plus du plaisir, cest proche de lextase
« Cest trop bon
» je laisse échapper.
« Jai très envie de te faire plaisir
» me chuchote-t-il, sa main remplaçant momentanément sa bouche sur ma queue
il relève le torse et revient vers mes lèvres pour membrasser à nouveau ; et il ajoute « tu es vraiment beau garçon et en plus tas une très jolie queue
».
« Merci
». Personne ne mavait jusquà là fait tant de compliments. Et surtout pas Celui-dont-on-ne-doit-pas
Et il continue «
tas une belle queue faite pour prendre ton pied et pour faire plaisir au gars qui a la chance dy goûter
tes vraiment un bon petit mec quon a envie de faire jouir
». Là non plus on ne mavait jamais présenté les choses de cette façon là. Il métait arrivé de dire des choses dans ce ton à Celui-dont-on-ne-doit-pas
, certes
mais de les entendre à mon adresse, ça me fait tout drôle
mais il faut admettre que ça me flatte un bon peu
ça me met du baume au coeur dêtre considéré « beau garçon », ou « un bon petit mec quon a envie de faire jouir »
jai limpression de commencer à comprendre un peu ce que ressent Celui-dont-on-ne-doit-pas
quand je lui balance ce genre de mots
jai limpression de voir les choses de son point de vue
Oui, cest la première fois quon me présente les choses de cette façon là
jusque là ma queue avait joué un rôle tout à fait secondaire dans lexpression de ma sexualité
et là, ce charmant Stéphane semble suggérer avec les mots et à me montrer avec les actes quon pourrait bien prendre du plaisir à me sucer comme un vrai mec
ça, rajouté au fait de me rendre compte que je prends du plaisir à ce que lon soccupe ainsi de moi, à ce quon soccupe delle, ça en fait de découvertes plaisantes en une seule fois
Un instant plus tard les lèvres de Stéphane sattardent sur mon cou pour le couvrir de petits baisers sensuels
sa bouche redescend ensuite au long de mon torse, jusquà que sa langue arrive à hauteur de mes tétons
et pendant que sa main enserre délicatement ma queue et continue à la branler tout doucement, je ressens dans tout mon corps des sensations plaisantes à un point inimaginable
la stimulation simultanée de ma queue et de mes tétons me met dans un état dexcitation indescriptible
Jai limpression que japproche à grands pas de lorgasme, limpression que je vais jouir très vite
jai à la fois très envie daller au bout de ce plaisir inconnu qui sannonce puissant, débordant et magique
jai à la fois envie de jouir et de faire durer lattente, de laisser Stéphane me conduire, tel Virgile dans la Foret Obscure, dans la découverte de ce pays magique quest le véritable plaisir masculin
la découverte du plaisir intime, puissant et mystérieux de tous ces mecs qui me font fantasmer et que jai un jour rêvé de soulager, et par-dessous tous, le plaisir que ressent Celui-dont-on-ne-doit-pas
quand je le fais jouir
jai hâte de jouir, darriver au bout de la découverte du fait que jai le droit de jouir moi aussi, comme eux, avec ma queue
[Cet épisode est dédié à tous les lecteurs qui suivent les « aventures » de Jérém et de Nico. Il lest, comme tous les autres. Car cest grâce à vous que cela existe. Sans votre support et sans lintérêt que vous portez à cette histoire, je pense quelle ne serait pas allée aussi loin
je pense que je ne serais pas allé si loin (je parle aussi des nombreux épisodes à venir).
Oui, chaque épisode est dédié à vous
mais celui de cette semaine lest un « chouia » de plus à ceux dentre vous que dans les jours à venir vont prendre la direction de Bercy pour les deux dates du Rebel Heart Tour.
Je ne serai pas avec vous, car jai eu la chance dy assister deux fois à Torino le 19 et 22 novembre dernier (ce qui explique le retard dans la publication de cet épisode, lol)
la chance dêtre dans la fosse et de pouvoir voir ce petit bout de femme incroyable à moins de trois mètres, la chance de croiser son regard magnétique quand à la fin de Deeper and deeper elle marche triomphante vers le bout de lavancée de la scène
voilà des expérience plutôt marquantes et que je ne suis pas prêt doublier
Madonna mon modèle, mon inspiration, ma force
celle que depuis toujours maide à avancer en me disant que « si elle peut, je le peux aussi »
celle que jadmire, celle qui, après être tombée du haut de la scène des British Awards, se relève et termine sa presta comme si de rien nétait
Dans un épisode à venir, le Nico de 2015 ira voir sa star en concert
à Paris, à Torino, à Barcelona, peu importe
jaimerais avoir en mp vos retours dexpérience du Rebel Heart tour
le texte (ou les textes) qui me toucher(a)ont le plus servir(a)ont de base pour lépisode en question
Hâte déchanger avec vous sur ce concert et dautres concerts de la Star
jai également écrit des textes sur le Confessions Tour et sur le MDNA
alors, à vos plumes
Mais surtout surtout surtout
bon concert
enjoy ce moment magique, ce concert magnifique, cette star hors pair dans une forme époustouflante
Et toujours une pensée émue pour les victimes de la « violence éternelle » comme chantaient Renaud et Axelle Red dans une chanson de 2002
].
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